Le projet Piscine - documentation EDF

Le contexte du projet

La production d’électricité bas carbone d’EDF s’appuie en majeure partie sur le parc nucléaire. Une partie des combustibles usés produits (MOx et URE usés issus d’une première opération de recyclage) ne peuvent être recyclés à nouveau à court terme et nécessitent d’être conservés le temps d’adapter la filière industrielle à leur valorisation. Des capacités complémentaires d’entreposage des combustibles usés sont ainsi nécessaires. 

La gestion des combustibles usés est encadrée par le Code de l’environnement et le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Le PNGMDR publié en 2017 prescrivait à EDF de préciser sa stratégie de gestion des capacités d’entreposage du combustible usé et de transmettre à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) les options techniques et de sûreté relatives à la création de nouvelles capacités d’entreposage. Dans ce cadre, EDF a proposé de développer un entreposage centralisé sous eau pour les combustibles usés ayant déjà fait l’objet d’un premier recyclage (1).

Le choix de cette solution a été conforté avec le débat public de 2019 sur le PNGMDR, à l’issue duquel le Ministère de la transition écologique et l’ASN ont confirmé le besoin de disposer de capacités supplémentaires d’entreposage de combustibles usés et demandé « la poursuite des travaux liés à la mise en œuvre de nouvelles capacités d’entreposage centralisées sous eau ».

Ces éléments ont été intégrés dans le 5ème PNGMDR (2022-2026) paru fin 2022 qui réaffirme la nécessité de disposer de ces nouvelles capacités d’entreposage sous eau au plus tôt.

Le choix du site de La Hague

L’implantation de la Piscine d’entreposage centralisé est proposée à La Hague, sur une parcelle située sur la partie ouest du site actuel d’Orano, qui deviendra propriété d’EDF. Une surface d’une quinzaine d’hectares est prévue pour accueillir l’installation et permettre d’ajouter un éventuel second bassin ultérieurement.

Plusieurs critères ont été examinés : la disponibilité d’un foncier déjà industriel, les caractéristiques techniques du site (qualité du sol et du sous-sol support, faible sismicité…), les aspects logistique et transports, la présence d’un tissu industriel expérimenté… 

Le site de La Hague répond favorablement à l’ensemble de ces critères.

Il présente surtout, par rapport à d’autres sites, l’avantage de s’inscrire dans une vraie logique de cohérence industrielle. Ainsi, le combustible usé qui sera entreposé dans la piscine est appelé à faire l’objet d’un traitement ultérieur, a priori sur ce même site puisque le site de La Hague est le seul site en France réalisant le traitement du combustible usé.

Par ailleurs 2 500 tonnes des combustibles amenés à être entreposés dans la Piscine EDF sont déjà présents sur le site, dans les piscines d’Orano. L’implantation sur le site de la Hague évite de fait de nombreux transports.  

La Piscine ne requiert de convertir aucun nouveau terrain à un usage industriel, et en exploitation, ses rejets radioactifs seront au plus de l’ordre de 1% des autorisations de rejets actuelles du site.

 


La sûreté et les caractéristiques de l'installation

L’installation en projet est constituée d’un bassin destiné à accueillir 6 500 tonnes de combustibles usés (soit environ 13 000 assemblages). Trois bâtiments principaux permettent l’accueil des emballages de transport, le déchargement des assemblages combustibles usés et leur entreposage dans le bassin. Ce « bloc usine » constitue un ensemble d’environ 200 m de long, 100 m de large et 25 m au plus haut.

L’installation en projet est semi-enterrée et protégée par une paroi bunkerisée, le bassin et le génie civil sont résistants aux séismes et à tous types d’aléas, et les principaux systèmes sont redondants. L’ensemble des options de sûreté prévues pour l’installation, placées sous le contrôle de l’ASN, visent à garantir la sûreté nucléaire et l’absence d’impact sur les personnes et l’environnement, y compris en situation accidentelle.

 

 

Options de sûreté de l’installation
 

 

Le coût et les enjeux socio-économiques du projet

Le coût du projet est estimé à environ 1,25 milliards d’euros, financé en totalité par le groupe EDF et intégré à la trajectoire financière de son programme national « Grand Carénage ».

Les travaux de construction devraient mobiliser en moyenne 300 personnes avec un pic de l’ordre de 500 personnes au plus fort du chantier de génie civil. 

Sur une centaine d’années d’exploitation, le fonctionnement de l’installation créera environ 100 emplois sur le site (EDF et prestataires) et 150 autres dans la région, générés par l’activité économique associée à cette nouvelle activité dans le territoire. Les emplois sur site comprendront des postes techniques (conduite du procédé, surveillance de l’installation, maintenance), des postes tertiaires (administratifs, encadrement) et des postes dans le domaine des services support (gardiennage, surveillance, entretien).

Par ailleurs, les retombées économiques à travers les recettes fiscales pour le territoire sont estimées à hauteur de 10M€/an, en phase d’exploitation de l’installation.


(1) Ces combustibles (MOX et URE usés) nécessitent d’être conservés le temps d’adapter la filière industrielle à leur valorisation complémentaire.